Le métier d’éleveur canin et félin

La profession d’éleveur canin et félin fait souvent rêver les amoureux des animaux. Quoi de plus craquant en effet que de contempler des chiots ou des chatons, plus proches de la peluche que de l’animal réel, blottis contre leur mère ou se poursuivant joyeusement?

Cette image attendrissante n’est pourtant pas totalement représentative de la réalité du métier qui présente un certain nombre de contraintes dont on ne prend pas toujours la mesure. Au-delà de la passion indispensable à cette profession, certaines qualités sont indispensables pour faire face aux responsabilités qu’elle comporte.

La définition proprement dite de l’éleveur repose sur une phrase de la loi du 6 janvier 1999 modifiée par l’ordonnance du 7 octobre 2015 : « On entend par élevage de chiens ou de chats l’activité consistant à détenir au moins une femelle reproductrice dont au moins un chien ou un chat est cédé à titre onéreux ». Mais cette seule définition ne couvre pas les obligations propres à l’éleveur, stipulées dans plusieurs arrêtés.

Le profil pour devenir éleveur

Sans parler de l’amour des animaux qui va bien évidemment de soi, être éleveur requiert de nombreuses qualités.

1) Patience et persévérance

Qu’il s’agisse de chiens ou de chats, les animaux ne sont pas toujours faciles à gérer et plus l’élevage est important plus la tâche se complique ; et il n’est pas question de bâcler certains soins quotidiens au prétexte qu’ils sont particulièrement chronophages et répétitifs.

Le sang-froid est indispensable dans les moments stressants et pour le respect des règles de sécurité.

2) Bonne condition physique et mentale

Certaines tâches sont lourdes à accomplir et se font par tous les temps, il faut donc pouvoir tenir le coup d’autant que les horaires de travail sont généralement très chargés.

3) Rigueur et sens de l’organisation

Les tâches à accomplir doivent être soigneusement planifiées au risque d’être très vite débordé. Si l’éleveur ne travaille pas seul, il doit posséder la capacité de diriger une équipe. Cette rigueur lui sera également indispensable quant à la gestion commerciale et financière de l’entreprise.

4) Sens relationnel

Le contact avec les fournisseurs et la clientèle constitue une facette importante de la profession. Donner les bons conseils au futur propriétaire d’un animal passe à la fois par un bon contact humain et la parfaite connaissance des races élevées.

Le métier d’éleveur

Parlons d’abord de la profession dans ses grandes lignes. Le rôle de l’éleveur consiste à acheter des chiens ou des chats dans le but d’en vendre les petits après la reproduction. Il va donc commencer par choisir la ou les races à élever en fonction de la demande. Il les nourrit, leur assure les soins nécessaires tant au plan médical que de l’hygiène quotidienne, leur procure de l’exercice physique, entretient leurs locaux.

Concernant la reproduction, il lui appartient de sélectionner les reproducteurs et d’organiser les saillies. Il aide ensuite à la mise bas et veille au bon développement des petits et à leur santé jusqu’à ce qu’ils soient vendus. Il peut également préparer des animaux à des expositions canines ou félines, à des concours de dressage canin ou assurer leur garde en l’absence des maîtres.

Au-delà de la présentation des fonctions de l’éleveur, il est primordial de se pencher sur ses conditions de travail pour savoir véritablement à quoi s’en tenir. En recoupant les témoignages de professionnels, il est facile d’avoir une idée de ce que représente la journée type d’un éleveur, en fonction du mode d’organisation de chacun.

La profession ne connaît ni jour férié ni week-end. Quel que soit le temps, l’éleveur se lève aux aurores pour sortir les chiens et leur permettre de faire leurs besoins. Il en profite pour contrôler l’état de chaque animal afin de déceler les malades éventuels. Puis il les nourrit, en commençant par les petits et les mamans et il finit par les autres.

Vient ensuite le ramassage des déjections et le nettoyage des dortoirs, de la maternité, de la nursery… Le balai et la serpillère sont sans conteste les meilleurs amis de l’éleveur! Puis place aux soins (hygiène, petits bobos à soigner, médicaments à distribuer). L’heure du repas revient très vite pour les chiots et les chatons qui en sont encore à 3 ou 4 par jour.

En plus de ces tâches, des sorties quotidiennes des chiens et des biberons aux bébés (toutes les 3 heures durant les deux semaines suivant leur naissance), il faut également caser le travail de bureau (démarches administratives, correspondance avec la clientèle et les fournisseurs, tenue des registres et de la comptabilité…), l’accueil des clients à l’élevage et au téléphone, les visites aux animaleries si des ventes s’effectuent par leur intermédiaire. Sans compter les mises bas qui peuvent tenir éveillé une partie de la nuit.

Si l’éleveur dispose de personnel, les tâches sont bien sûr réparties. Mais dans le cas d’un travail en solo, il se sent souvent l’esclave des animaux malgré tout l’amour qu’il peut leur porter. La vigilance ne doit jamais se relâcher et les moments difficiles, moralement parlant, ne manquent pas : même en étant particulièrement aguerri, la mort d’un chiot ou d’un chaton et la séparation d’avec certains jeunes animaux particulièrement attachants ne sont pas toujours aisés à surmonter.

Le métier d’éleveur est physiquement épuisant : port de charges lourdes (sacs de croquettes de 15 à 20 kilos, sacs poubelles pleins…), longues marches en extérieur (agréables aux beaux jours mais particulièrement éprouvantes l’hiver), allers et retours permanents d’un point à un autre. Toutes ces considérations doivent donner lieu à une sérieuse réflexion avant de s’engager dans cette voie.

Les formations

Aucun diplôme n’est obligatoire pour devenir éleveur mais il est néanmoins fortement conseillé d’obtenir une certification justifiant d’une bonne formation : la préférence d’un employeur potentiel ira vers un diplômé et pour celui envisageant de s’installer à son compte, de solides connaissances sont indispensables pour une bonne gestion de l’entreprise. Deux diplômes sont spécifiques à cette profession.

1) BPA Travaux de l’élevage canin et félin

Le BPA Travaux de l’élevage canin et félin est accessible avec un niveau de fin de 3ème, il s’adresse essentiellement à ceux qui souhaite exercer en tant que salariés ; l’absence de formation en gestion ne prépare pas vraiment à la création d’une entreprise (hormis si vous possédez déjà des connaissances en la matière).

2) Bac pro conduite et gestion d’une entreprise du secteur canin et félin

Le Bac pro conduite et gestion d’une entreprise du secteur canin et félin est une formation en alternance se déroule sur trois ans après une classe de 3ème (parfois possible en deux ans pour les titulaires du BPA Travaux de l’élevage) et est totalement adaptée à la fonction de chef d’entreprise dans le domaine de l’élevage.

Les obligations de l’éleveur canin et félin

S’il n’existe pas d’obligation de diplôme pour devenir éleveur, pour s’installer à son compte il est revanche indispensable de détenir le certificat de capacité délivré par la préfecture. Deux possibilités s’offrent à vous pour l’obtenir :

  • justifier d’un diplôme dans le domaine animal ;
  • suivre une formation de 14 semaines minimum débouchant sur une attestation de connaissances.

Rappelons qu’un élevage doit répondre à des normes très précises en matière d’installations, de chauffage et d’aération, d’isolations phonique et thermique… La tenue de certains registres (santé, entrées et sorties…) est également obligatoire.

Pour beaucoup d’éleveurs, surtout félins, il s’agit d’une seconde activité. Ils n’en sont pas moins considérés comme professionnels, donc tenus de respecter l’ensemble des réglementations concernant l’élevage et la vente. Rappelons au passage que, pour conserver son certificat de capacité, l’éleveur doit actualiser régulièrement ses connaissances au maximum tous les dix ans et justifier de cette actualisation (stage, séminaire…).