Tout propriétaire de chien rêve d’un animal affectueux, fidèle et obéissant. Si les deux premières qualités sont intrinsèques au chien, la troisième passe par un apprentissage ne pouvant être exercé que par un professionnel : l’éducateur canin.
Même s’il est indispensable d’aimer les chiens, ce critère est loin d’être suffisant pour embrasser la profession d’éducateur canin, qui ne laisse pas place à l’improvisation. Il est indispensable tout à la fois de réunir certaines qualités, de suivre la formation appropriée et de connaître les réalités de ce métier animalier avant de se lancer tête baissée au risque de déchanter très rapidement.
A qui s’adresse ce métier?
Quelques qualités bien précises s’imposent pour être éducateur canin.
1) La patience
C’est la condition sine qua non, l’éducation canine passant par beaucoup de tâches répétitives : même avec la meilleure volonté du monde, il faut à l’animal un certain temps pour comprendre et reproduire ce que l’on attend de lui.
2) La douceur alliée à l’autorité
C’est le juste dosage de ces deux qualités qui permettra d’éduquer correctement un chien en lui imposant de rester à sa place d’animal tout en le récompensant quand il fait preuve de docilité.
3) La bonne condition physique
La majeure partie de l’éducation canine s’effectue debout en extérieur quel que soit le temps et nécessite de longues marches : un chien dépassant les 20 kg qui tire sur sa laisse fatigue vite.
Il est également fréquent que l’éducateur travail au domicile du client afin d’éduquer le chien dans son environnement habituel. Dans ce cas il doit s’adapter aux horaires du client, le soir ou en week-end.
4) Le sens de la communication
Si l’éducateur fournit les bases au chien, le maître devra assurer la relève ; l’éducateur canin se doit de fournir le bon mode de fonctionnement au propriétaire et faire preuve de tact et de psychologie pour corriger ce dernier quant à certaines erreurs.
Les réalités du métier
Le propre de la profession d’éducateur canin est d’imposer un travail quotidien : oubliez les week-ends, les jours fériés et les RTT ; dans ce domaine, les 35 heures ne sont qu’une douce utopie et une réelle vocation est indispensable pour ne pas jeter l’éponge.
On ne peut parler des réalités d’un métier sans se pencher sur le salaire. En la matière il varie selon certains critères tels que la zone géographique ou le nombre de clients.
Un certain nombre d’éducateurs canins sont dans l’obligation d’exercer une autre activité en parallèle pour faire bouillir la marmite, mais même si l’on a la chance de pouvoir vivre uniquement de ce métier, il s’exerce avant tout par passion et non pour l’argent.
La formation
Un seul diplôme d’éducateur canin est reconnu par l’Etat : le brevet professionnel option éducateur canin. Curieusement, celui-ci relève du ministère de l’agriculture alors que la profession présente beaucoup plus de débouchés dans les villes qu’à la campagne en raison de la proximité d’habitations et de la densité.
On peut déplorer le fait que très peu d’établissements publics proposent cette formation ; les places y sont donc très convoitées. Il est cependant possible d’y accéder dans des écoles privées mais il est indispensable de s’assurer de leur sérieux et de leur bonne réputation avant de s’inscrire.
La préparation au BP éducateur canin ne s’effectue qu’en apprentissage ou par le biais de la formation continue.
1) Formation en apprentissage
D’une durée de deux ans, elle s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans titulaires d’un CAP, d’un BEP, ou ayant suivi une classe de seconde.
2) Formation continue
Elle concerne les salariés en Congé Individuel de Formation, les demandeurs d’emploi ou les éducateurs canins non titulaires du diplôme. Pour y accéder, il faut être âgé d’au minimum 18 ans, justifier d’un CAP, BEP, Baccalauréat ou d’un niveau de fin de seconde ainsi que d’une année d’activité professionnelle tous domaines confondus ; à défaut de ces diplômes, trois années d’activité professionnelle (une année s’il s’agit du domaine canin) sont requises.
Il est également possible de devenir éducateur canin par le biais de la formation Auxiliaire de Santé Animale option éducation et comportement. A la base l’ASA est une assistant vétérinaire mais cette option permet de se spécialiser dans l’éducation canine.
Il faut cependant savoir qu’il n’existe qu’une école privée assurant cette formation et que le diplôme délivré en fin de cursus n’est pas reconnu.
Les débouchés
Pour exercer auprès de particuliers, la première étape à franchir est de se constituer une clientèle, la plupart du temps par le biais du bouche à oreille.
L’éducateur canin peut également exercer dans des lieux divers tels que les clubs canins, les chenils et refuges animaliers, les sociétés de gardiennage… Il peut également répondre à des demandes d’administrations dont les interventions font appel à des chiens (sapeurs pompiers, armée…).