Quand on est passionné par les animaux et plus spécialement par les soins à leur apporter, on songe automatiquement à la profession de vétérinaire. Mais long et compliqué est le chemin qui y mène : sept années d’études post bac et un nombre de places limité pour le concours d’accès cette formation animalière, voilà de quoi en décourager plus d’un, sans parler de la difficulté du cursus.
A défaut d’être soi-même vétérinaire, on peut en devenir l’assistant pour ne pas renoncer à son rêve. Il faut savoir que si le terme « assistant vétérinaire » est couramment employé, il n’existe pas en tant que titre professionnel. L’assistant est soit « auxiliaire de santé animale » (ASA), soit « auxiliaire spécialisé vétérinaire » (ASV), selon la formation suivie. Notons qu’il existe également un autre titre, « auxiliaire vétérinaire qualifié » (AVQ), moins courant néanmoins, correspondant à la première année de la formation ASV.
La différence entre ASA et ASV
Les fonctions d’ASA et d’ASV sont identiques, l’un comme l’autre étant assistant de vétérinaire. La différence intervient au niveau du diplôme et, par voie de conséquence, du salaire. Seul le titre d’ASV, inscrit au RNCP, fait l’objet d’une reconnaissance officielle par la profession vétérinaire. Il est en outre indispensable pour exercer en Centres hospitaliers vétérinaires. Il s’agit d’un titre de niveau IV classé à l’échelon 5 des emplois de la Convention Collective des salariés non vétérinaires.
Seul le Gipsa est habilité à délivrer la certification ASV après une formation de 2 ans en alternance.
La formation Auxiliaire de Santé Animale, quant à elle, s’effectue en école privée et majoritairement par correspondance, ce qui représente une bonne solution pour les personnes déjà en activité ou souhaitant une reconversion professionnelle.
En fin de cursus vous obtiendrez un certificat de formation mais en aucun cas un diplôme. Cela ne signifie pas que la formation est moins bonne que celle d’ASV (sous réserve d’avoir opté pour un organisme sérieux) et ce n’est pas forcément un frein à l’embauche : ce type de formation témoigne d’une forte motivation de votre part et, en l’absence d’obligation pour les vétérinaires d’employer du personnel diplômé, certains préfèrent former eux-mêmes leur assistant. Mais n’hésitez pas à multiplier les stages lors de votre formation pour acquérir de la pratique.
Les missions de l’auxiliaire
Le rôle de l’assistant vétérinaire recouvre autant le secrétariat et la gestion que l’aide aux soins médicaux.
1) Secrétariat et gestion
Cette partie passe par diverses activités :
- appels téléphoniques, prise de rendez-vous, gestion de l’agenda du vétérinaire ;
- suivi individuel des dossiers et répercussion au vétérinaire des évolutions et des changements ;
- gestion des stocks ;
- comptabilité ;
- assistance et conseil aux clients quant aux achats de nourriture, de produits d’hygiène et d’accessoires.
2) Aide aux soins médicaux
L’assistant apporte son soutien médical et technique au vétérinaire dans plusieurs domaines :
- désinfection des instruments et des locaux, nettoyage et entretien des cages, préparation du bloc chirurgical ;
- assistance aux soins et aux interventions chirurgicales, détection des signes de faiblesse ou de douleur, vérification des perfusions et des pansements ;
- surveillance du monitoring ;
- surveillance post opératoire ;
- participation aux échographies, aux radiographies et aux analyses de laboratoire.
L’auxiliaire doit donc faire face à un emploi du temps très chargé. Il joue auprès de l’animal le même rôle que l’infirmier auprès de l’humain en tentant de lui apporter une meilleure qualité de vie, une aide pour surmonter les moments de maladie, des soins adaptés et du respect.
Un animal malade ou blessé est souvent stressé et l’auxiliaire doit le rassurer quand il le prend en charge et effecteur une surveillance constante pour assurer son bon rétablissement, surtout après une intervention chirurgicale. Il intervient également auprès des maîtres pour leur apporter des conseils pour les bien-être des deux parties et pour qu’ils vivent en bonne harmonie.
Selon le lieu d’exercice de la profession, l’ASV et l’ASA ne sont pas amenés à côtoyer les mêmes animaux.
En ville il a essentiellement affaire aux chiens, aux chats et, de plus en plus fréquemment, aux NAC. En zone rurale, le vétérinaire est amené à traiter beaucoup d’animaux de rapport mais dans ce cas il est relativement rare que l’assistant l’accompagne dans ses déplacements.
Les vétérinaires sont formés à soigner toutes les races mais ils exercent souvent dans leur domaine de prédilection. Le parcours de l’auxiliaire est identique : une formation générale, avec choix d’une option spécifique s’il le souhaite.
Ainsi dans un cabinet ou une clinique généraliste, l’assistant a assez peu de chances de prendre en charge un python ou un aigle. En revanche, s’il souhaite travailler à la campagne, l’option rurale (ou équine si le cheval est sa passion) lui sera d’une grande utilité.
Les compétences nécessaires
Il est évident que l’amour des animaux est indispensable. Mais il ne faut pas oublier que c’est avant tout un métier de soignant : si vous êtes attiré essentiellement par le contact avec l’animal, il vaut alors mieux vous orienter vers l’éducation ou le toilettage. La mort est une réalité dans le monde de l’assistant et il faut être capable d’y faire face.
Les qualités et compétences indispensables passent par plusieurs plans.
1) Le relationnel
En tant qu’intermédiaire entre le vétérinaire et le client, c’est sur elle que repose l’image de la clinique ou du cabinet ; sa responsabilité est très importante au niveau de la première impression du client. Elle se doit donc d’avoir une présentation soignée et de se montrer respectueuse et aimable. Etant amenée à dispenser des conseils, elle doit également être à l’écoute de la clientèle.
2) La déontologie
Le vétérinaire est soumis à des règles précises dans l’exercice de sa profession et l’assistant doit également les respecter sous peine d’engager la responsabilité professionnelle de son employeur. Il doit entre autre observer un devoir de réserve et respecter le secret professionnel.
Seul le praticien peut exercer la médecine et la chirurgie. Il n’appartient donc pas à l’ASV d’effectuer des prescriptions, des certifications, des anesthésies ni des interprétations de résultats d’examen au risque d’être accusé d’exercice illégal de la médecine. Il doit rester dans les limites de son rôle et informer immédiatement le vétérinaire des situations relevant de ses prérogatives.
3) La sécurité
Une bonne condition physique est nécessaire. L’auxiliaire est amené à porter des charges lourdes (cartons de livraisons, sacs de croquettes pesant jusqu’à 15 kg, port et contention d’animaux d’un poids parfois conséquent), ce qui nécessite une certaine force et un dos solide.
Il existe des risques spécifiques liés à la profession et contre lesquels il est nécessaire de se prémunir :
- le contact des animaux peut être cause de griffures ou de morsures et de transmission des zoonoses ;
- contact avec des matériaux piquants et coupants et avec des déchets de soins ;
- manipulation d’instruments ou d’appareillages dangereux ;
- manipulation de produits toxiques, corrosifs ou inflammables pour conserver les prélèvements ou effectuer certains actes;
- exposition aux rayonnements ionisants.
Sur un plan légal, l’assistant doit être équipé de protections et d’un dosimètre lors de l’exposition à des rayons.
Le métier animalier d’ASA ou d’ASV est caractérisé par sa diversité et les nombreux contacts qu’il apporte. L’activité est intense et considérée comme épuisante par les uns ou stimulante par d’autres. Il faut également avoir la capacité de se forger une carapace face au stress que provoquent les situations d’urgence et la mort, tout en restant ouvert à la tristesse et la détresse du maître qui vient de perdre son animal de compagnie.
De bons rapports entre le vétérinaire et son assistant sont indispensables pour faire passer les moments difficiles et apprécier la profession à sa juste valeur.